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#Posté le lundi 27 juin 2016 15:06

Modifié le mardi 01 août 2017 06:51

Accueil - Présentation

Accueil - Présentation
I N T E R V I E W S         A I D E         A U T E U R S

 

 

Crédits :  Antique Book Cover de Adazing Design |  Jamscript de Zetafonts | Paper Pack 3 de Dierat | 17 Geometric.jpg de WitchesStore | 12 Geometric Brushes de Acidmii-Stock | Windsong de Bright Ideas | 5 triangulation mosaic background de Mariannizmo | Birds and Sky inspired de NYVelvet. Design © Elena Lmr (Les Paillettes)
 
 
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     I2A pour « Interviews, Aide, Auteurs ». I2A est né du partenariat actif entre Moon Wizard et La Planète aux Fictions. C'est un projet qui vise à relier nos deux blogs, en proposant une série d'articles conseils et d'interview d'auteurs dans une thématique précise. Chaque thème sera constitué d'une série d'articles à lire en duo : une fiche d'aide regroupant les conseils de différents auteurs, et une interview ou un témoignage plus poussé, d'un seul auteur.
    C'est un projet d'entraide, mais surtout de partage entre les différents auteurs, qui vise à montrer que l'écriture est loin d'être unique ! Chacun écrit différemment, mais c'est peut-être en partageant que certains d'entre vous réussiront à trouver leur singularité à eux :)
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Nous avons choisi ensemble une thématique, et différents articles qui seront abordés dans ce cadre - on ne vous en dit pas plus pour l'instant, ménageons le suspense ! Chacune d'entre nous écriera plusieurs articles-conseils grâce à vos différents petits témoignages, mais aussi en partant de notre expérience personnelle. A cela s'ajoutera le témoignage d'un auteur qui sera interviewé par l'une d'entre nous. Nous lancerons donc régulièrement des appels à témoignages pour que vous puissiez vous exprimer, et ainsi offrir des articles les plus complets possibles !
 
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Le thème (le premier, s'il a du succès ! ^^) sera : Les personnages. Ils existent en grand nombre et occupent une place si importante dans nos histoires qu'il est difficile de passer à côté des questions qui leur sont liées lors du processus d'écriture... Et comme chacun a une relation différente avec ses personnages, parlons-en ! Rendez-vous sur cet article pour en savoir plus.
 
 

 

 

Sinon, nous sommes gentiment parrainés par génération écriture ! :DAccueil - Présentation
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#Posté le lundi 27 juin 2016 12:42

Modifié le lundi 11 juillet 2016 07:02

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Le premier thème se termine...
Mais pas I2A !
 
A l'heure à laquelle nous écrivons ces lignes, il reste un sujet à traiter pour le thème des "Personnages" et nous pensons déjà au prochain thème. Nous souhaitons prendre le temps entre septembre et décembre de créer un document, une sorte de Codex qui rassemblerait tous les articles du blog avec des ajouts, des modifications, pour que tout soit accessible facilement et en libre téléchargement. A la suite de cela, nous lancerons, en janvier, le nouveau thème que nous n'avons pas encore choisi !
 
Aidez-nous à choisir le prochain thème !


Nous avons quelques d'ores et déjà quelques idées, mais nous sommes à la recherche DU thème parfait sur lequel travailler ! Donc, n'hésitez pas à nous en proposer !
 
Sujets possibles :
 
Créer un univers - Les genres littéraires - Les registres littéraires - La fanfiction - Être auteur -
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#Posté le lundi 03 juillet 2017 11:30

Modifié le mercredi 05 juillet 2017 15:39

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(ou même les deux, soyons fous ! :P)

 

 

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#Posté le mardi 05 juillet 2016 08:47

Sommaire

Sommaire
 
 
► [Septembre 2016] Le personnage principal
L'article-conseils, par Elodye | L'interview de Ringo, par Elena

► [Octobre 2016] Les personnages secondaires
L'article-conseils, par Elena | L'interview de Karaya, par Elodye

► [Novembre 2016] Les antagonistes
L'article-conseils, par Elodye | L'interview de Tiphs, par Elena

► [Décembre 2016] Les méchants
L'article-conseils, par Elena | L'interview de Prince Naufrage, par Elodye
 
► [Janvier 2017] Le personnage familial
L'article-conseils, par Elodye | L'interview de Maderose, par Elena

► [Février 2017] Le confident
L'article-conseils, par Elena | L'interview d'Idril, par Elodye

► [Mars 2017] Le grand amour
L'article-conseils, par Elodye | L'interview de Ringo, par Elena

► [Mai 2017] Le sage
L'article-conseils, par Elena | L'interview de Myreus, par Elodye

► [Juin 2017] Le personnage omniprésent
L'article-conseils, par Elodye | L'interview de LorianO, par Elena
 

► [Août 2017] Les enfants
L'article-conseils, par Elena | L'inteview de Maderose, par Elodye
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#Posté le lundi 27 juin 2016 15:53

Modifié le mardi 01 août 2017 06:52

Participer

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► Comment participer au projet I2A ? 
      Le projet I2A, c'est vous qui le construisez, notamment en apportant votre témoignage et votre expérience. Vous pouvez tout aussi bien vous porter volontaire pour répondre à l'interview du mois, qu'apporter des témoignages plus courts, qui seront par la suite peut-être intégrés dans l'article conseil. Il est possible que des sondages vous soient également proposés.
      Dans tous les cas, si vous désirez apporter votre pierre à l'édifice I2A, c'est ici que ça se passe ! ^^
 
► L'interview
    L'interview s'adresse aux auteurs qui souhaitent partager longuement leur expérience/point de vue, et en discuter en détails avec nous. Attention, cela vous demandera un peu de temps, car il s'agira de répondre de manière relativement développée aux différentes questions que nous viendront vous poser. Ce type de participation s'adresse donc à ceux qui souhaitent vraiment développer leurs idées, et qui ont le temps de le faire. Dans ce cas, un article entier vous sera dédié.
 
 
► Le témoignage
   Le témoignage est une forme de participation plus courte, plus rapide. Il se fait sous forme de réponse à un sondage (selon les thématiques) ou de courts textes, dans lesquels vous pourrez nous raconter une expérience, une idée ou un ressenti particulier. Ce n'est pas un format "question/réponse" mais plutôt une forme d'expression libre. Vous pourrez être cité ou non mais, dans tous les cas, vos témoignages nous aideront à construire l'article. C'est une participation qui demande moins de temps, moins de détails et moins de longueur, mais qui est tout aussi utile et intéressante que l'interview, puisque c'est la mise en commun de tous les témoignages qui fera la richesse de nos articles !

 

 

 

 
Participer
Ouvert du 1er au 31 mai

    Il existe une catégorie de personnage très particulière que nous n'avons pas abordé : les enfants. Très présents bien sûr dans toute la littérature jeunesse où ils font aussi office de personnages principaux et secondaires, ils apparaissent aussi dans toutes les autres formes de fiction, même si leur importance y est, en général, moindre. Dans tous les cas, ils incarnent en général un “pas de côté” par rapport aux protagonistes adultes, qu'il soit affectif et/ou intellectuel. Cependant ce ne sont pas les plus faciles à écrire, et présentent de nombreux pièges.

     Comment créer un personnage jeune sans tomber dans les clichés ? comment rendre son rôle attrayant et important ? Quelles sont les règles à respecter pour écrire les pensées, les actions et les dialogues ?

 
Ce thème vous parle ? Ces questions, vous vous les posez aussi ? Vous avez une anecdote à partager ? Interview ou témoignage, n'hésitez pas à remplir les formulaires ci-dessous !


 
* Pseudo/Nom de plume (facultatif pour le témoignage) :
* Titre et lien de l'histoire de laquelle vous souhaitez nous parler (si elle est publiée en ligne/facultatif pour les témoignages) :
* [Pour l'interview uniquement] Endroit où l'on peut vous contacter (e-mail, compte sur les forums GE, Short Edition ou Madmoizelle ou blog actif) :
* [Pour le témoignage uniquement] Qu'avez-vous donc à nous raconter ? Pour ceux qui manquent d'idées, n'hésitez pas à partir des questions écrites en gras dans le petit paragraphe d'introduction ! Cela fera peut-être venir vos propres questions, idées, etc ;)









Afin de préserver votre anonymat (notamment pour ce qui concerne les e-mails), ce commentaire sera supprimé, c'est-à-dire qu'il n'apparaîtra pas en ligne et sera consulté seulement par les gérantes du projet.
 
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#Posté le mercredi 29 juin 2016 07:39

Modifié le lundi 01 mai 2017 13:19

Le personnage principal

Le personnage principal
Le personnage principal, vaste sujet ! Il est au c½ur de nos écrits : c'est lui qui, en général, tiendra le fil conducteur de l'histoire, dirigera le lecteur dans les méandres de votre imagination, nous fera découvrir sa vie et son monde. Souvent, le personnage principal est celui autour duquel se construit l'intrigue - c'est parfois même lui qui raconte l'histoire. Comme les autres personnages, et peut-être plus encore, il est capital dans votre écriture. Et avec lui arrivent tout un tas de questions : comment le construire, comment l'écrire ? Et d'ailleurs, qu'est-ce qui en fait le personnage principal ? Quelle relation entretenez-vous avec lui ?

Le personnage principal
DEFINITION

Le personnage principal est le c½ur d'une histoire. C'est la personne qui raconte ou que l'on suivra tout au long du roman. Souvent, l'histoire se construit autour de lui, de ses choix, de ses actions, permettant ainsi au lecteur de s'identifier à lui, qu'il soit proche de sa personnalité ou non (on peut s'identifier à un psychopathe alors que nous n'en sommes pas un). C'est le c½ur, l'essence d'un récit, qu'il soit seul ou bien, qu'il y en ai plusieurs. Sans personnage principal, il n'y a pas d'histoire.

Le personnage a donc un rôle de guide pour le lecteur. Il peut amener l'action, la raconter ou simplement, suivre un autre personnage dans une aventure. Souvent, il est le premier protagoniste que nous rencontrons dans les romans – mais attention, pas toujours – et est celui que nous suivons tout au long du ou des tomes, même si d'autres personnages viennent se greffer à lui. Nous avons, la majeur partie du temps, accès à ses émotions, ses pensées, ses actions, ses choix, ses doutes, tout ce qui le définit. Qu'il évolue à la première ou la troisième personne, nous le suivons dans son aventure.

C'est à ça que sert un personnage principal : nous emmener dans son univers, placer l'histoire autour de lui et nous permettre de nous identifier à lui.

Le personnage principal
NARRATEUR, PROTAGONISTRE, HEROS : LEQUEL EST LE PERSONNAGE PRINCIPAL ?






Le personnage principal peut nous emmener dans l'histoire de trois façons différentes.

Le narrateur devient personnage principal lorsqu'il utilise la première personne, le « je ». C'est lui qui raconte l'histoire selon son propre point de vue qui est, très souvent, interne. Dans ce cas, nous savons que ce que le personnage sait, ni plus ni moins. Par exemple, dans La vie devant soi de Romain Gary, nous sommes d'un point de vue interne, ce qui nous permet de, presque, être le personnage. Cette première façon de raconter l'histoire va amener le lecteur à suivre le personnage du début à la fin, sans avoir d'autres informations parallèles : il est dans l'histoire au même moment que le narrateur.

Nous avons également le protagoniste, le plus fréquent, qui est simplement le personnage que nous suivons, tout point de vue confondu. Le protagoniste est le meneur, celui qui va amener vers l'action, le principal acteur pour atteindre l'objectif d'une histoire. Mais attention ! Le protagoniste n'est pas obligatoirement le personnage principal : prenons le cas des Sherlock Holmes d'Arthur Conan Doyle, le docteur Watson est le personnage principal, mais c'est Sherlock Holmes le protagoniste. Cela se caractérise par Sherlock Holmes qui emmène l'intrigue avec lui, contrairement à Watson duquel on suit l'histoire. Vous voyez, le personnage principal et le protagoniste peuvent être donc deux personnages dissociés.

Et enfin, le dernier point : le héros. Il est à la fois personnage principal et protagoniste puisqu'il est le moteur et l'acteur d'une histoire. Harry Potter, le personnage de J.K. Rowling dans ses romans éponymes, en est un bon exemple : il introduit l'histoire, nous le suivons au fil des sept tomes et nous ressentons tout ce qu'il ressent (osez me dire que vous n'avez rien ressenti lorsque vous avez lu la mort de Sirius!) Le héros est cependant pas toujours le personnage principal, cela peut très bien être un personnage dont les actes héroïques le définissent ainsi, sans qu'il soit le moteur ou l'acteur de l'histoire.

Il est important de bien différencier ces trois points : héros, protagoniste et narrateur qui génèrent des personnages principaux souvent différents, contrairement à ce que l'on pourrait penser.

Le personnage principal

RENDRE PLUSIEURS PERSONNAGES PRINCIPAUX
 
Dans certaines histoires, nous avons un et un seul personnage principal, ce qui permet au lecteur de s'identifier qu'à une seule figure du roman. Mais dans d'autres, nous suivons plusieurs êtres qui nous entraîneront dans l'histoire.

Prenons un exemple concret : La fille de Brooklyn, par Guillaume Musso, est un roman dans lequel nous nous identifions à Raphaël puisqu'il est narrateur. Il est ami avec un certain Marc qui semble pas très important au début, mais qui va prendre de l'ampleur au fil des pages. Ensemble, il vont enquêter sur une disparition et nous allons les suivre chacun de leur côté : l'un du point de vue interne et l'autre, à la troisième personne. Ces deux personnages sont placés sur la même ligne puisque nous ressentons tout ce qu'ils ressentent malgré la différence de point de vue. Le lecteur peut donc suivre l'histoire grâce à deux personnages qui sont chacun d'un côté de l'enquête – de plus, l'un est en France tandis que l'autre est aux États-Unis, ce qui renforce ce parallélisme dans une même histoire.

Avoir plusieurs personnages principaux peut être complexe puisqu'il faut que l'auteur gère leur comportement et leur personnalité sans en faire trop, sans exagération, et doit trouver le bon équilibre pour qu'ils ne tombent pas dans un cliché d'opposition (s'ils sont deux). Certains auteurs ont plus de deux personnages principaux car ils ont besoin de raconter pleins d'histoires en même temps pour n'en créer qu'une seule (A Song of Ice and Fire, par G.R.R. Martin ou Une Place à Prendre, par J.K. Rowling par exemple). Cela permet également au lecteur de ne pas s'identifier au premier venu et de découvrir de nombreux caractères différents qui pourraient lui correspondre.

Elena, pour prendre un autre exemple, n'aime pas écrire des histoires à un seul personnage principal. Elle nous explique pourquoi :

« Je n'ai jamais eu qu'un seul personnage principal. J'admire vraiment les personnes qui sont capables d'écrire toute une histoire avec un unique protagoniste (je crois que je finirais par ne plus le supporter!). En fait, j'aime avoir deux ou trois personnages principaux, car cela me permet d'explorer plusieurs facettes, plusieurs caractères différents, qui s'accordent ou non mais qui, en tous cas, doivent être composés ensembles. Comme dans la vie en fait ! Je trouve cela plus riche, en tous cas dans le moment de l'écriture. Car il faut aussi écrire des relations entre différents personnages, sans que l'un prenne plus d'importance que l'autre... Est-ce que le personnage principal n'est pas, en fait, cette relation justement ? Je me suis déjà posé cette question. Et puis, j'aime construire plusieurs histoires qui s'imbriquent, je trouve cela plus réaliste, plus enrichissant. Ceci dit, cela m'avait été reproché par un auteur et éditeur qui m'avait lue et donné son avis. Le roman dont il était question déroulait en fait une histoire d'amour entre deux personnages principaux, en plus des « péripéties » d'un troisième (les trois protagonistes formaient un trio très soudé, mais les deux histoires n'avaient pas forcement d'autre lien entre elles). C'est donc à double-tranchant : plus intéressant dans l'écriture, mais pas forcément le bon choix au niveau du lecteur. Avec le recul, je me rends compte que je ne veux pas abandonner cette habitude du « multi-protagoniste », mais qu'il faut savoir ne pas faire un gros mélange informe et indigeste, et réussir à lier les différentes aventures de chacun des personnages entre elles, pour donner une cohérence à l'ensemble. Ce qui n'est pas forcément facile ! »

Pour donner un exemple de roman qui introduit deux personnages principaux totalement différents, il y a Eleanor and Park de Rainbow Rowell. Les deux personnages, Eleanor et Park, ont beaucoup de différences et de caractéristiques qui les rendent facilement identifiable pour un lecteur. L'auteur a réussi à trouver l'équilibre parfait pour qu'on ne se perde pas et qu'on les aime tous les deux.

Justine Robin a, elle aussi, deux personnages opposés mais complémentaires, dans son roman Grim Reaper :

« Mon dernier roman compte deux personnages principaux. Amélia, la faucheuse rouge, et Rain, son Ankou. Ces deux personnages s'opposent dans leur caractère et passent leur temps à se confronter. Malgré tout, ils sont très complémentaires. L'un n'irait pas sans l'autre et je pense que leur narration très différente (Amélia plus froide et plus distante ; Rain plus « sarcastique » n'hésitant pas à prendre à partie le lecteur) apporte un réel plus au roman. Le lecteur peut ainsi s'identifier à l'un ou à l'autre, selon sa préférence. À mon sens, l'identification est très importante dans les romans pour la jeunesse. »

Mais attention. Créer plusieurs personnages principaux peut également vous perdre, vous auteur, et perdre votre lecteur. Si vous décidez de faire une histoire avec plusieurs personnages principaux, il est essentiel que vous les connaissiez bien et que vous ayez tous les éléments qui les définissent : comment ils se comportent avec les autres, leur caractère, leurs sentiments, leurs faiblesses, ... Vous ne pouvez pas vous lancer dans cette entreprise sans avoir une « fiche d'identité » complète de tous vos personnages. En plus de vous perdre vous-même avec toutes ces personnalités différentes, vous risqueriez également de perdre le lecteur qui ne saura plus à qui s'identifier, qui suivre et surtout, qui ne comprendra plus qui est qui.



Le personnage principal
SON LIEN AVEC L'AUTEUR

Je vais d'abord exposer ma façon de faire avant de parler plus généralement. J'ai de nombreuses histoires en cours d'écriture et donc, de nombreux personnages principaux. Mais chacun d'eux ont un élément qui me définit : une qualité, un défaut, une compétence, un style vestimentaire, etc. J.K. Rowling a une chose en commun avec Harry Potter : sa date de naissance. Je pense que chaque auteur met un peu de soi dans les personnages pour permettre également au lecteur de s'identifier à quelqu'un qui peut être réel.

Plus généralement maintenant, l'auteur s'inspire beaucoup de la réalité afin de construire ses histoires – que ce soit du fantastique ou du réalisme, nous nous basons sur ce que nous connaissons, et c'est normal ! Le personnage principal est lié à son auteur d'une façon parfois inconsciente.

Elena nous explique qu'elle éprouve un lien très fort avec ses personnages, tout comme moi :

« Au niveau de la relation que j'entretiens avec mes personnages principaux, elle est vraiment... particulière, je dirais. Je n'ai pas trop de mots pour la décrire, disons que je les considère, tout le long de l'écriture, comme des personnes réelles qui sont assises là, juste à côté de moi. Il m'est arrivé de dire à une amie « Eh, j'ai croisé Marius dans le train !!! » parce que j'avais vu un homme qui ressemblait beaucoup au Marius en question. J'ai aussi pu écrire des lettres, que mes personnages m'adressaient, ou au moins des textes où ils me « parlaient » directement (et pas toujours super gentiment). Je considère que ce sont eux qui me racontent leur histoire en fait ! Je suis très proche d'eux, j'ai mal quand ils ont mal, je souris quand ils sourient, je suis amoureuse ou en colère avec eux... Ils me tiennent la main et viennent me parler. Ce sont des images bien sûr, mais tout c'est vraiment difficile à décrire, à définir. En tous cas, j'aime beaucoup ce genre de relation avec les protagonistes, car je trouve qu'elle me donne de la force et de la confiance : ils sont derrière moi, derrière mes mots, et m'entraînent avec eux jusqu'au bout de l'écriture. »

Il y a trois façons de s'intégrer dans son personnage : lui donner son propre caractère (au moins en partie), le construire sur ce que nous voudrions être ou alors, le créer à l'opposé de nous.

Lorsque nous donnons notre propre caractère à notre personnage (ou un trait de caractère particulier), cela permet parfois de nous remettre en question et cela peut aider psychologiquement à l'évolution personnelle. Cela m'est arrivée, lors de mes premières histoires, de presque m'intégrer dans l'histoire tant le personnage me ressemblait, mais j'ai vite arrêté cette méthode puisque je n'arrivais plus à rendre le personnage crédible. A trop vouloir me ressembler, le personnage n'avait plus d'essence même et je le voyais comme une réflexion de moi-même plutôt que comme une autre personne. A écrire, cela peut-être très compliqué, néanmoins, à lire, cela permet au lecteur de s'identifier à une personne qui semble réelle et qui a des caractéristiques qu'il peut retrouver chez lui.

Construire son personnage sur ce que nous voudrions être est également une façon de créer un bon protagoniste. Mais attention ! Un bon protagoniste ne veut pas dire « personnage parfait ». Nous avons tous un idéal et le transférer sur un personnage peut nous montrer comment on serait si nous étions ainsi. Le personnage a donc ses qualités, ses défauts, mais ce sont ceux et celles que l'auteur sait qu'il n'a pas. L'auteur est souvent contraint de s'analyser, de prendre du recul sur lui-même, en reconnaissant qu'il est loin d'être parfait. Parfois, cette méthode lui permettra de changer, d'évoluer, comme la première, tandis que pour d'autres auteurs, ils se satisferont juste ce qu'ils sont et préféreront se rabattre sur un personnage.

Il existe un troisième cas qui est donc de créer l'opposé de ce que l'on est. Dans cette méthode, nous créons un personnage à part, innovant et original sans nous rendre compte qu'il est notre opposé parfait. Imaginez, vous êtes blond aux yeux verts, vous aimez lire et voyager, mais vous n'aimez pas les jeux vidéo et être enfermé chez vous. Vous faites votre personnage alors brun aux yeux marrons, vous le laissez cloîtré chez lui et à jouer aux jeux vidéo. Vous avez donc créé ce personnage à l'encontre de vous-même, mais vous vous êtes tout de même inspiré de ce que vous êtes pour le créer.

Il est très rare qu'un auteur ne s'inspire pas de lui-même ou de son entourage pour son protagoniste. Mais cela donne une base très intéressante et c'est cela qui permet aussi aux lecteurs de s'identifier au personnage.

Le personnage principal

LES CARACTÉRISTIQUES COMMUNES DU PERSONNAGE PRINCIPAL

Il existe une multitude de personnages principaux dans le monde de la littérature. J'en ai sélectionné quelques-uns afin de dresser un portrait du personnage principal aujourd'hui. Bien sûr, ce ne sont que des généralités, chaque personnage à son propre caractère et sa propre identité, mais cela permettra de vous donner une idée globale.

Certaines caractéristiques des personnages principaux du vingt-et-unième siècle sont similaires. J'ai pu remarquer, lors de mes recherches, que la famille est souvent présente : soit un des parent est mort ou les deux, assassinés par le méchant ou dans un accident, soit il y a des différents avec eux (disputes, séparations ou violence) soit ils sont très présent positivement. La famille tient souvent un rôle important, comme un élément déclencheur dans plusieurs histoires, et reste constamment liée aux choix du personnage principal.

J'ai également pu relever que les personnages principaux sont souvent naïfs au début, voire un peu craintifs, et au fil du ou des romans, vont évoluer pour devenir plus ambitieux, plus courageux voire inconscients. C'est là que se forme le héros de l'histoire : grâce à cette évolution d'un être sans grande confiance en lui à quelqu'un de plus audacieux. Autre parcelle de leur caractère, ils ont souvent le sens du sacrifice, toujours à vouloir mourir – ou à se mettre dans une situation difficile – si cela peut sauver ou aider quelqu'un qui leur ai cher. Les protagonistes ont tous un fort caractère : ils ne laissent pas marcher sur les pieds si facilement et n'hésitent pas à le montrer. Deux autres caractéristiques que l'on peut retrouver, c'est également qu'ils sont curieux, à vouloir découvrir le monde ou les choses qui les entoure, et empathiques voire altruistes : ils aiment aider et se mettent souvent au service des autres, les conseils, sont là pour leurs proches.

Au niveau de la relation avec le méchant de l'histoire (quand il y en a un), elle est très variée, mais on reste souvent sur une confrontation d'ordre personnelle : le méchant a tué une personne chère ou conduit une politique qui lui donne les pleins pouvoirs en prenant ceux du peuple dont fait partie le personnage principal.

Ce portrait est bien entendu général et concerne des ½uvres de notre siècle. Aucun personnage n'est parfait et il faut faire attention de ne pas tomber dans le cliché lorsque vous créer votre protagoniste (ne reprenez pas tous les traits cités et qu'on retrouve déjà sur beaucoup de personnages, par exemple). Mais c'est grâce à tous ces traits de caractère que le lecteur peut s'identifier aux personnages.

Le personnage principal

FAIRE DE SON PERSONNAGE PRINCIPAL UN ÊTRE CRÉDIBLE

Il existe de nombreux types de personnages principaux et chaque auteur est à même de créer le sien. Mais la question que tous les auteurs se posent c'est : comment faire pour qu'il paraisse réel ? Voici quelques trucs et astuces pour que le lecteur se reconnaisse plus facilement en votre personnage.

Votre personnage a des qualités, mais n'hésitez pas à lui donner des défauts. Susceptible, peu aimable, paresseux, allez-y ! Personne n'est parfait et en aucun cas, votre personnage doit l'être. Trouvez le bon équilibre au niveau de ses qualités et défauts pour que vous-même et vos lecteurs puissent se retrouver en lui.

Inventez-lui son histoire avant même d'écrire. Si vous savez par quoi il est passé au cours de sa vie, vous serez plus à même de savoir comment il réagira dans telle ou telle situation. Par exemple, s'il a perdu un être cher et qu'il rencontre une personne qui est dans le même cas, alors vous pourrez construire cette relation entre les personnages en vous basant sur leur empathie (ou pas) qu'ils vont avoir l'un envers l'autre. Donner un passé à un personnage et le connaître, c'est une méthode afin que vous sachiez comment il pourra évoluer.

Ne lésinez pas sur les interactions qu'il aura avec les autres : c'est grâce aux dialogues ou aux rencontres qu'il fera que le lecteur pourra en apprendre plus sur sa personnalité. Si les interactions sont rares, le lecteur pourra croire que le personnage est renfermé (si c'est ce que vous souhaitez faire par contre, allez-y!) Il faut que le lecteur sache quelle relation le personnage entretient avec les autres pour mieux le cerner et mieux comprendre l'histoire.

Trouvez lui un prénom accrocheur et qui corresponde à sa nationalité. De préférence, ne prenez pas un prénom anglophone si le personnage vient d'une grande et riche famille française. Vous voyez ? D'où l'importance de lui créer une histoire avant afin de bien savoir quoi choisir comme prénom et nom de famille. Le must serait de choisir un prénom selon le caractère, en fonction de la signification du prénom, mais cela est parfois trop poussé (surtout que, personnellement, j'ai souvent le prénom du personnage avant de lui créer une personnalité, donc la signification est vraiment si vous voulez quelque chose de vraiment particulier). Pour les romans de fantasy, c'est plus difficile, mais des générateurs pourront vous donner des pistes à suivre (je pense notamment à Gunof qui propose un large choix de prénoms de plusieurs nationalités et tirés d'univers fantastiques existants). Le prénom et le nom du personnage sont souvent la première chose que l'on sait sur lui donc, prenez quelque chose qui lui corresponde. Imaginez si Harry Potter s'était appelé Jean-Pierre Potter, cela n'aurait pas été aussi accrocheur et n'aurait eu aucun sens : un prénom français un peu vieillot, long et composé, pour un personnage venu d'une famille typiquement anglaise, cela ne colle pas, vous voyez ? Attention ! Je ne dis pas qu'il ne faut pas mélanger les origines des noms et prénoms pour donner une identité originale. Pour prendre un exemple plus personnel, dans mon roman Alexine Lannes, après avoir défini que le personnage serait une femme, j'ai cherché de nombreux prénoms et noms de famille qui pouvait faire français. Alexine Lannes s'est accroché à mon esprit très rapidement. Je l'ai regretté puisque Lannes (prononcé à l'anglaise de la même façon que le nom de Lois Lane dans Superman) n'est pas prononcé en français et cela me dérangeait. J'ai tenté de le modifier, mais rien ne correspondait mieux que ce nom et ce prénom ensemble à mon avis. Donc, j'ai laissé ainsi et je n'ai pas d'explications sur le pourquoi le nom est anglophone alors que la famille est française. Cela peut être dérangeant pour le lecteur, mais cela peut lui donner aussi l'occasion d'imaginer lui-même les origines du personnage si elles ne sont pas définies dans le roman. C'est donc à double tranchant.

Patricia BD, auteur de l'écrit « Mort dans la ville » (Grand prix été) nous explique sa façon de créer son personnage et de lui donner son identité.

« Je pense que mon personnage "Ulysse Cardon" est celui qui cadre le mieux avec votre recherche. Tout est parti d'une envie d'écrire une histoire policière. J'ai construit le personnage à partir d'un jeu de mots (poireau / Poirot). J'ai pensé immédiatement au cardon comme nom et je voulais choisir Achille comme prénom. Mais Achille Cardon cela faisait penser à Achille Talon, le personnage de BD. J'ai opté pour Ulysse, mais je pense que le personnage de Achille Talon a beaucoup influencé l'image mentale que je me fais de mon héros dans son côté débonnaire et un peu pataud mais très sympathique. L'univers daté années 50 / 60 également. J'ai écrit une suite que je vais proposer courant août où je m'éloigne un peu du cliché, mais un peu. »


Le personnage principal
EST-CE L'HISTOIRE QUI SE CONSTRUIT PAR RAPPORT AU PERSONNAGE OU BIEN EST-CE LE PERSONNAGE QUI SE CONSTRUIT AU FUR ET A MESURE DE L'HISTOIRE ?

Je vais d'abord parler pour moi-même puisque j'exerce les deux façons de faire. Je vais donc donner un exemple concret : mon histoire Alexine Lannes, écrite pour le Christmas Challenge 2016, est une histoire que j'ai eu envie d'écrire depuis janvier et que je basais sur le contrôle du temps. Je savais que le personnage principal serait une femme, mais j'ignorais encore tout d'elle et j'ai d'abord imaginé comment elle découvrirait ses pouvoirs avant qu'elle ne soit entièrement créée. Puis, j'ai cherché de nombreux prénoms et nom de famille qui pouvait faire français, comme je l'ai abordé au-dessus, et une fois que j'ai eu nom et prénom, j'ai commencé à la créer. Dans ce cas, l'histoire s'est créée avant le personnage qui évoluera avec la base du récit.

Mais ce n'est pas du tout le cas pour La véritable histoire d'Anaïth, le roman annexe des 7 Couronnes (roman fantasy). La Déesse Anaïth dans le monde des 7 Couronnes est le personnage principal de ce roman et je ne connaissais pas son histoire. J'ai tout créé en partant de ce que je savais d'elle, de ce que j'avais déjà imaginé dans Les 7 Couronnes. Dans ce cas, l'histoire s'est créée à partir d'un personnage.

Les deux façons sont donc possibles, mais peuvent également être complémentaires.

Le personnage peut très bien être créé en premier et être inséré dans une histoire par la suite. Mais il peut aussi être modifié selon les besoins de l'histoire. Je m'explique et je vais vous donner l'exemple de mon roman dystopique, WIRE, pour ce faire. Dans ce roman, j'ai deux personnages principaux, Caleb et Ilya, mais je vais me baser sur Ilya pour vous exposer ce que je veux dire. Ilya était tout d'abord un personnage maltraité, victime de harcèlement scolaire et très renfermée sur elle-même, mais dans le premier jet de l'histoire, elle se révélait être forte, avoir une pleine confiance en elle et être très audacieuse. Mais je me suis vite rendue compte que cela ne correspondait pas du tout avec ce qu'elle avait vécu. Ses camarades l'ont souvent insultée, lui ont parfois même infliger quelques violences physiques et l'ont descendue comme jamais. Il était donc impossible qu'Ilya ait une totale confiance en elle et prenne les devants comme elle le faisait. J'ai donc modifié sa personnalité en fonction de l'histoire dans laquelle elle évoluait. Si je ne l'avais pas fait, je sais que le lecteur se serait posé des questions et n'auraient pas trouvé de cohérente l'évolution de la jeune femme.

Il est important de bien réfléchir à la personnalité du personnage avant, mais au besoin, on peut la modifier. Nous sommes l'auteur, nous avons tous les droits sur nos personnages et notre histoire, alors autant faire ce que nous voulons, tout en restant cohérent.

Le personnage principal

CHANGER DE PERSONNAGE PRINCIPAL AU COURS DE L'HISTOIRE, C'EST POSSIBLE !

Comme je l'ai déjà évoqué, il est possible d'avoir plusieurs personnages principaux dans une même histoire. Mais qu'en est-il de changer de personnage principal en cours d'histoire ?

Deux façons : soit vous vous rendez compte que, finalement, ce personnage n'est pas si important que cela et vous changez votre histoire pour faire passer ce personnage en second plan. Ou alors, au cours de votre histoire, vous changez subtilement de personnage, pour les mêmes raisons ou pour d'autres.

Ici encore, je vous donne deux exemples concrets de romans dans lesquels le personnage principal change. Le premier exemple est celui que je connais le mieux, Divergente de Veronica Roth, mais je préviens les amateurs de cette saga, je risque de spoiler le dernier tome, donc je mets cette partie en plus foncé pour que ceux qui ne veulent pas lire ne soient pas spoilés sur le dénouement de l'histoire.

Dans le troisième et dernier tome de la trilogie de Veronica Roth, nous n'avons plus un seul personnage principal comme c'était le cas lors des deux premiers tomes, mais nous en avons deux. Quatre vient rejoindre Tris et pour une raison plutôt évidente : Tris meurt à la fin et il fallait un nouveau narrateur qui soit introduit dès le début du troisième tome. L'auteure a donc fini par changer de personnage principal en fin de roman puisque nous en perdons un. Nous nous identifions donc au début à Tris et lorsqu'elle n'est plus là, on s'identifie à Quatre dont la douleur est éloquente.

Pour le second exemple, je ne prendrais pas un roman mais plutôt une série qui a deux personnages principaux parmi tous, mais qui passent leur temps à échanger leur place : Supernatural. Au tout début de la série, le personnage principal est Sam Winchester que nous voyons avec sa petite amie et qui est réveillé en pleine nuit par son frère, Dean. Sam est donc le personnage principal, le plus « important » des deux frères pendant les quatre premières saisons et au moment de la cinquième saison, Dean arrive au même niveau que son frère avant de devenir le personnage principal lors de la saison six. Ensuite, ils n'ont fait que d'échanger leur place d'une saison à l'autre afin qu'ils gardent leur statut de personnages principaux malgré l'arrivée de nouveaux personnages récurrents.

Changer de personnage principal est, bien sûr, possible à condition d'avoir une justification. Si vous voulez changer de protagoniste juste parce que vous ne l'aimez plus, cela n'a pas grand intérêt. Il faut vraiment une raison valable pour que votre personnage principal change (mort, événements divers, ect.)

Le personnage principal

Le personnage principal est un vaste sujet et nous pourrions encore trouver des choses à dire tant c'est varié et complet.

Dans cet article, nous avons donc vu ce qui fait un bon personnage principal en le définissant et en séparant les trois types de personnages principaux que nous pouvons trouver avant de se pencher sur la question des multiples personnages principaux. Nous avons également abordé la question de la construction du personnage, son lien avec l'auteur, les caractéristiques que nous pouvons retrouver chez les personnages des romans du vingt-et-unième siècle ainsi que la façon de créer un personnage principal crédible. Enfin, nous avons terminé par parler de son rôle de pilier au sein de l'histoire en se posant la question de qui de l'histoire ou du personnage se créer par rapport à l'autre et enfin, nous avons terminé par parler du changement de personnage principal en cours d'histoire.

Le personnage principal est le centre de votre roman, mais ce n'est pas lui qui fait tout. De nombreux autres personnages sont présents et construisent votre univers, notamment les personnages secondaires qui seront donc, notre prochain sujet.

Le personnage principal
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#Posté le jeudi 01 septembre 2016 06:00

Modifié le jeudi 22 septembre 2016 13:25

Le personnage principal, Interview

Le personnage principal, Interview
    Pour cette première thématique du personnage principal, c'est Ringo, auteur de pas mal de fiction publiées sur Skyrock, qui a répondu à nos questions pour partager son point de vue et son expérience – riche – au sujet des protagonistes. Pour cette première interview, elle a choisi de nous parler de sa fiction en cours d'écriture, Le temps du retour, qui sera publiée en décembre dans le cadre du Christmas Challenge 2016.
   Sur ces quelques mots d'introduction, il ne me reste qu'à vous souhaiter bonne lecture !
  
Elena.

 

 

Le personnage principal, Interview

 

 

 


 Peux-­tu te présenter rapidement, ainsi que ta fiction Le temps du retour ?
Je suis Ringo, j'ai vingt-cinq ans et j'écris depuis mes quatorze ans (je vous laisse faire le calcul). Le Temps du Retour est une histoire dystopique et romantique spécialement créée pour le Christmas Challenge 2016.
 
Selon toi, le personnage principal, c'est quoi ?
Un personnage principal va être quelqu'un que l'on va suivre tout au long de l'histoire. Cette dernière aura des répercussions selon ses actes, ses décisions et même ses dialogues. La plupart des lecteurs vont s'identifier à lui, jusqu'à partager ses ressentis (ne me dites pas que vous n'avez pas pleuré à la mort de Sirius Black ou de Severus Snape). C'est par ses yeux qu'on va découvrir les us et les coutumes des endroits auxquels il se rend, les situations géopolitiques et économique. C'est également en se sentant proche de lui que les lecteurs vont apprendre à détester son antagoniste.
 
Et d'ailleurs, qu'est-­ce qu'un bon personnage principal ?
Un bon personnage principal ne tombe pas dans le cliché (qui sont malheureusement nombreux). Il n'est pas forcément un héros, beau, fort, intelligent, attentionné, bon samaritain, etc. Il peut être même tout le contraire et c'est ce qui peut le rendre détestablement attachant. Il a des défauts donc psychologique et physique. Il n'est également pas constamment fleur- bleue et ne tombe pas amoureux/se de la première personne qu'il/elle croise dès le troisième chapitre. Bref, un bon personnage principal nous ressemble.
 

 

 

 


Le personnage principal, Interview

 

 


 
Sur ton blog, tu nous présentes déjà deux personnages : Silas Mansuy et Mélusine Blasto. Peux­tu nous les décrire ici, pour les mécréants ayant la flemme de cliquer sur le lien ?
Alors. Silas Mansuy a trente-et- un ans. Il est un fier et loyal patriote qui est prêt à tout pour accomplir son devoir. Il est borné, renfermé, peu bavard. Bref, il a un sale caractère et peu faire preuve d'une violence extrême lorsqu'il laisse sa colère exploser. Il ne frappera pourtant pas son entourage, préférant se venger sur les objets. Non. Silas préfère user de sa langue.
Mélusine Basto a vingt-sept ans. C'est une femme désabusée qui ouvert les yeux sur la politique actuelle. Gravement blessée, cela ne l'empêche pas d'avoir un caractère bien trempé. Peu bavarde, méfiante, souvent de mauvaise foi, elle préférera ignorer ceux qui la cherchent.
 
Les deux sont­ils les personnages principaux de l'histoire ? Si oui : pourquoi ce choix du personnage principal multiple ?
Oui, ils sont bien les personnages principaux de cette histoire. Ce n'est pas la première fois que je le fais et je trouve que c'est assez compliqué à gérer. C'est un bon défi, je trouve, parce qu'il ne faut pas mélanger les deux personnalités ni les exagérer. Il faut trouver un bon équilibre et c'est assez difficile. Je trouvais qu'en plus de tenter le Christmas Challenge, cela ferait également un bon défi à relever.
 
Je sais que tu as écrit d'autres fictions, pourquoi avoir choisi de nous parler de celle-ci ?
Étant donné que LTdR vient juste de commencer, je trouve qu'en parler maintenant est un très bon moyen pour moi de mieux réfléchir sur pourquoi ils sont des personnages principaux, leur importance, etc. Ce qui est totalement différent de mes autres fictions où les personnages principaux sont assez développés. Là, je tape dans le nouveau total.
 
Qu'est-ce qui fait de tes personnages principaux les héros de ta fiction ? Pourquoi eux et pas un autre ?
Cela se verra sûrement un peu plus avec Mélusine parce que ce sera qui ouvrira les yeux la première. Mais ils vont se rendre compte que la politique actuelle n'est pas aussi parfaite que tout le monde semble penser. Contrairement aux personnages qui apparaîtront au fil de l'histoire, ils devront tout remettre en question, même leur relation, ce qui s'avèrera plutôt compliqué. J'ai choisi eux deux parce que je savais déjà quel métier ils allaient occuper (vous verrez, cela a son importance) et je trouvais collerait assez bien niveau remise en question.
 
Tu dis que Mélusine et Silas ont un comportement différent des autres personnages, ce qui leur donne leur importance. Du coup, un personnage principal doit se « démarquer » des autres protagonistes ?
En fait, cela dépend surtout de ce que veut faire l'auteur avec son personnage principal. Étant donné que c'est son histoire à lui qu'on va suivre et non celui d'un autre, on aura donc tendance à faire ressortir certains « trucs » afin de le mettre en valeur, de faire en sorte que le lecteur s'intéresse plus à lui qu'à quelqu'un d'autre. Après, cela n'empêche pas de le rendre, par exemple, moins intelligent, plus vulgaire, de la taille d'une crevette ou ayant une moindre importance sociale que les autres protagonistes.
 
Si je ne m'abuse, Le temps du retour est toujours en cours d'écriture. Comment écris-tu tes personnages, est-ce qu'ils te posent problème parfois ?
Mes personnages me posent énormément de problèmes parce que je fais généralement un plan général, mais mes doigts et mes personnages décident tout seul de ce qu'il va se passer. Néanmoins, je tente de tout faire pour trouver le bon tempo quant à leur évolution ce qui n'est absolument pas facile étant donné qu'on a souvent peur de les faire évoluer trop vite ou pas
 
Et quel est ce « tempo » idéal selon toi ?
Cela dépend de ce que l'auteur veut faire dans son histoire, je pense, et du nombre de chapitre qu'il escompte faire. Un personnage qui vivra des aventures va forcément évoluer dans... bah dans tout, mais ça ne se fera pas du jour au lendemain. Le changement doit se faire pas trop brusquement parce que « l'éducation » qu'on lui donne restera tout de même ancrée dans sa création. Ce qui fait qu'on ne peut pas rendre une nana lambda ultra puissante dès le cinquième chapitre et la faire gagner à un combat contre le grand méchant dès le cinquième chapitre (oui, je prends exemple sur Rey dans Star Wars. Elle n'est absolument pas crédible).
 
Encore une question à propos de cette fiction : tu l'écris dans le cadre du CC2016, c'st-à-dire que tu réponds a des thèmes imposés. Es-ce que cela influe sur les personnages principaux ? Si oui, en quoi/comment ?
Oui et non. Cela n'influe pas sur ce que j'ai prévu sur leur avenir (oui, je suis sadique avec eux), mais plutôt en ce qu'il va à peu près se passer dans les chapitres... et donc sur eux. Mais ça, c'est quand on choisit le thème avant de rédiger le chapitre. Dans mon cas, j'écris le chapitre et seulement après je choisis le thème qui s'adapte le mieux. Cela complique moins les choses et ne me lie pas les poignets.
 
Pour finir avec LTdR, est­ce que tu as construit cette fiction autour des personnages de Melusine et Silas, ou bien as­tu travaillé dans l'autre sens ? D'ailleurs, comment as-tu créé ces deux personnages ?
J'ai d'abord créé mes personnages principaux. Le reste s'est construit par la suite, en faisant des annotations ici et là dans mon carnet à brouillon. En premier lieu, il me fallait des têtes qui me conviennent (je trouve amusant de faire un casting, bien que pas obligatoire), ainsi l'identité. Cette fois, j'ai choisi de prendre de vieux prénoms ainsi que des noms de famille qui n'existent plus de nos jours. C'est juste après que j'ai déterminé leur personnalité, ce qui les rapprochait et ce qui les éloignait. Quelle serait la blessure de Mélusine, le passé de Silas, etc.
 

 

 

 

 

Le personnage principal, Interview

 


Plus généralement, crées-­tu toujours tes personnages de cette manière ? Ou est-ce que cela a changé au cours du temps, ou bien selon les histoires/les personnages... ?
Cela dépend de ce que je veux faire et de l'importance qu'aura l'histoire pour moi. Je peux faire quelques annotations ou bien carrément créer des fiches personnages. Mais globalement, c'est la même chose. Tête du personnage, identité, personnalité, histoire, etc. C'est la méthode que j'ai toujours utilisée, et qui marche plutôt pas mal pour l'instant.
 
Préfères­-tu écrire à la 1ère ou à la 3ème  personne ? Pourquoi ?
Je n'écris jamais à la première personne. Je n'aime déjà pas lire les fictions qui utilisent le « je », alors l'écrire... En général, j'écris à la troisième personne parce que j'ai toujours été habituée à le faire dès mes débuts dans l'écriture, mais j'avoue avoir une énorme préférence pour la seconde personne. C'est quelque chose de pas commun et je m'y sens très à l'aise. Je peux détailler les lieux et les personnages à ma façon et j'apprécie beaucoup cela.
 
Quand tu parles d'écrire a la 2ème personne, qui parle du coup, toi ou le personnage ? Et à qui s'adresse ce « tu » ?
C'est moi qui parle, mais pas de la même manière qu'avec la 3e personne. Avec le « tu », certains lecteurs m'ont expliqué qu'ils ont la sensation que cela leur était destiné, qu'ils avaient eu la sensation d'être entré dans une sorte de bulle et d'être le personnage principal. Lorsque je l'utilise, je m'adresse principalement à mon protagoniste (ouais, j'adore donner des ordres). C'est peut-être ma façon à moi de me sentir un peu proche de mes personnages.
 
Est-ce-que ce choix de narration joue un rôle dans ta relation au personnage principal ?
Pas vraiment, non. C'est plus un choix personnel. En temps normal, j'évite de me sentir trop proche de mes personnages (surtout le(s) principal(aux)) étant donné que j'aime être particulièrement sadique avec eux. Surtout quand j'ai pas mal de personnages à gérer (principaux comme secondaire). C'est plutôt avec la 2ème que je parviens mieux à me sentir proche de mon personnage parce que j'ai la sensation de m'adresser à quelqu'un et c'est plus facile pour moi. Même si ça ne m'empêche pas du tout de le faire souffrir avec grand plaisir.
 
Tu parles des personnages secondaires. Est-­ce que ta relation aux personnages est différente selon leur rôle ? (principal, secondaire...)
Pas tant que ça, en fait. Comme je suis quelqu'un de particulièrement sadique quand j'écris et qu'un bon personnage est plus facile à gérer que lorsqu'il est mort. Après, c'est vrai qu'il y en a certain que je rechigne à torturer parce que j'arrive par miracle à apprécier, même si leur fin reste la même au final.
 
Un dernier conseil à donner à tes collègues auteurs ? ;)
Le seul conseil que je pourrais donner à mes collègues auteurs serait de ne surtout pas hésiter à donner des défauts à leurs personnages. Un personnage parfait est un fléau pour toute histoire. Un personnage moche, connard en puissance est un individu auquel on s'attache plus facilement. Les défauts, c'est le bien.

 

 

 

Le personnage principal, Interview
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#Posté le jeudi 01 septembre 2016 06:00

Modifié le samedi 03 septembre 2016 04:56

Le personnage secondaire

Le personnage secondaire
 
    Après avoir parlé du personnage principal, il nous apparaissait logique de nous concentrer sur le personnage secondaire : non-seulement parce qu'il est toujours présent, souvent lié au héros d'une manière ou d'une autre, et indispensable au bon déroulement d'une histoire.
       Cependant, ce n'est pas parce qu'il est dit « secondaire » qu'il est moins important, plus facile de l'écrire, ou que moins de questions et de problèmes se posent lorsque nous leur donnons vie. Au contraire, et comme à peu près tout les personnages, et comme pas mal de choses dans l'écriture, on finit par buter. Sur des points d'interrogations, sur des grands vides, des frontières difficiles à dessiner, des actions, des mots et des visages. Si cet article n'a pas vocation à être lu comme la Bible apportant toutes les solutions et les réponses, je tenterai au maximum de vous apporter des pistes, ou au moins des débuts de piste, grâce à mon expérience, à mes lectures, à vos témoignages et à des exemples piochés dans une littérature aussi vaste que possible.
 

 
 
Le personnage secondaire
 
 
 
 

 

 

   Commençons par le début : le personnage secondaire, c'est quoi ? Si cette question peut sembler « bateau », vue et revue, « on sait tous ce que c'est le personnage secondaire », une petite explication ne peut qu'être bénéfique – au moins pour se mettre d'accord sur le sujet de l'article que vous allez lire.
Le personnage secondaire, c'est un personnage qui est important dans l'histoire, sans pour autant en être le centre de gravité. Comme son nom l'indique, il va « seconder » le ou les personnage-s principal-aux dans le déroulement de l'intrigue, souvent en gravitant autour de lui. Quand on dit « personnage secondaire », on pense souvent en premier à l'ami ou à un proche du personnage principal. Cependant, ses rôles peut-être multiples : professeur, collègue, ennemi...
 
 
    La principale difficulté, je trouve, dans la construction du personnage secondaire, c'est d'en fixer les frontières : où s'arrête le « secondaire » ? Est-ce que le meilleur ami est plus ou moins secondaire que la grand-mère du héros que l'on ne croisera que trois fois dans le roman ? Est-ce qu'un personnage qui n'apparaît qu'une seule fois est « secondaire » ? Tiphaine Samoyault écrit que le personnage secondaire est celui qui « reste à la porte », qui est en quelque sorte extérieur à la fiction, qui n'a pas le droit d'y pénétrer : c'est le « banni » du roman. Pour certains d'entre eux, c'est effectivement le cas... Mais pas tout le temps.En fait, le personnage secondaire se décline en plusieurs types, selon le rôle que l'auteur lui donne dans le récit.
 
    Tout d'abord, le personnage secondaire le plus présents sont dits « alliés ». Ce sont les amis ou proches du héros (vous l'aviez deviné). Ce sont ceux qui soutiennent le héros et l'accompagnent dans l'histoire, en général du début à la fin, et sans qui, en général, le héros serait soit mort, soit en fâcheuse posture, soit enchaînerait les échecs. Cela paraît un peu grossier de les décrire ainsi et, bien sûr, il y en a mille variantes, mais c'est ainsi qu'ils apparaissent dans beaucoup d'histoires : pensez par exemple à Watson et Sherlock Holmes, Macbeth sans sa Lady, Shrek sans l'Âne... Ce sont des personnages qui, sans être principaux, sont si important dans le déroulement des histoires qu'il est parfois difficile de savoir si on ne le considère pas, finalement, comme un personnage principal ! Cependant, je pense qu'il ne serait pas inutile de nuancer la dénomination « allié » : en effet, celle-ci implique des personnages qui ne sont que « du côté » du héros, qui le soutiennent et lui apporte une forme d'aide, plus ou moins concrète, dans le déroulement de l'intrigue. Qu'en est-il de certains « méchants », qui sont essentiels dans certaines histoires ? Ce ne sont pas forcément des personnages principaux, et, pourtant ils occupent une place centrale dans la fiction, sans pour autant être « alliés » (bien au contraire). Prenons le président Snow dans la trilogie des Hunger Games, ou [ATTENTION SPOILER : Les mondes d'Ewilan] Eléa dans Les mondes d'Ewilan. Ce sont des personnages secondaires d'une très grande importance pour l'intrigue – puisque, sans eux, justement, pas d'intrigue. On ne peut pas pour autant les qualifier d'alliés puisqu'ils incarnent les méchants, les ennemis. Peut-être pourrions-nous plutôt parler de personnages « intérieurs à l'intrigue » ? Les propositions sont ouvertes ;)
 
    Ensuite, dans l'ordre décroissant de présence, viennent les « personnages mineurs ». Malgré leur importance moindre dans le déroulement de l'intrigue, il restent essentiels dans le roman de manière générale, car ils permettent de créer une ambiance, de rendre le monde que vous créez réel et crédible. Ils contribuent en fait à la construction de l'univers du héros, sans s'intégrer à l'intrigue principale : citons Padma et Parvati Patil ou Fenrir Greyback dans la série Harry Potter ou la troupe des enfants qui vivent chez Mme Rosa avec Momo dans La vie devant soi. Bien que ces deux exemples soient extraits d'½uvre totalement différentes, leur rôle est le même : plonger le lecteur dans l'univers qui de Harry Potter, qui de Momo.
 
    Enfin, les « figurants » sont là pour ajouter encore un peu plus de réalisme dans certaines scènes de votre récit, comme les figurants dans les films. Le lecteur ne s'en rappellera pas nécessairement, et d'ailleurs, dans beaucoup de cas, le figurant ne fait qu'une ou deux apparition au cours du récit : un soldat qui se fait décapiter lors d'une bataille, un mendiant dans une rue, un homme qui fait tomber son téléphone au supermarché ou qui commande un café à côté du héros. Ce dernier personnage n'a pas forcément de nom, pas forcément d'histoire et, parfois même, pas vraiment de visage (il pourra être décrit très rapidement avec un unique élément, par exemple « une femme vêtue de rouge », ou « un enfant jouant au ballon ») : il fait partie du détail de l'univers qui entoure votre héros. J'ai lu sur certains article qu'ils étaient « moins importants ». Dans un sens, c'est vrai – ils n'ont pas d'utilité dans l'intrigue en tant que telle, cependant les classer comme "inutiles" est un peu rapide. Sans eux, vous ne liriez que des livres fades, sans réalisme, bref : sans détails qui en font, entre autre, la beauté et une lecture appréciable.
 
 
    On vient de le voir, l'appellation « personnage secondaire » est en fait très vaste, à tel point qu'elle ne veut (presque) plus rien dire. Il est donc important de définir des formes de degrés, comme nous l'avons juste fait, afin de bien comprendre l'utilité des personnages principaux, selon leur rôle. Car, quel que soit leur rôle et leur position dans l'intrigue, ils sont tous importants, des « alliés » aux « figurants ».

 

 

 


 
 
Le personnage secondaire
 
   Importants, mais pourquoi ? Pourquoi prendre le temps d'écrire un personnage qui n'apparaîtra qu'une seule fois, et qui ne fera pas avancer l'intrigue ? Essayons de creuser un peu cette question et d'aller au delà du « parce que c'est comme ça, Victor Hugo et Émile Zola l'ont fait, tu discutes pas. » Pour moi, écrire le personnage secondaire apporte beaucoup : à votre histoire évidemment, mais aussi à la construction du ou des personnage-s principal-aux et à votre écriture personnelle.
 

 

 

→ L'apport à l'histoire
 

 


    J'ai déjà commencé à le développer plus haut, mais les personnages secondaires, quel que soit leur degré d'importance à l'intrigue, ont quelque chose à apporter à votre histoire.
      Pour ce qui est des « alliés » (ou des ennemis, si je continue sur ma lancée), cela paraît évident : sans eux, pas d'intrigue. Imaginez une fiction où seul évolue un personnage principal ! Deux solutions : soit il se sort vainqueur de toutes les péripéties qu'il traverse et arrive ainsi au bout de l'histoire, soit, de manière un peu plus réaliste, il finit par se perdre quelque part à l'intrigue avec lui. Dans le premier cas, cela serait sûrement une fiction très désagréable à lire, et un personnage aussi insupportable qu'irréaliste, auquel personne ne s'identifiera jamais : quelqu'un qui réussit ou qui traverse tout ce qui lui arrive tout seul, ce n'est pas possible – et ce quelle que soit la nature des péripéties. Tout le monde a des points forts, des points faibles, et avoir des « alliés » permettra justement au personnage de compléter ses points faibles et de tenir le(s) choc(s) que lui inflige son auteur. Harry Potter n'aurait pas survécu la moitié d'un tome sans Hermione, Ron, Dumbledore, Rogue ou les autres. Dans la seconde possibilité, autant dire qu'il est bien triste d'écrire quelque chose qu'on ne peut pas mener jusqu'à la fin...
    De même, certains des personnages secondaires impliqués dans l'intrigue pourront faire avancer celle-ci sans le personnage principal, que ce soit volontaire ou non de leur part. L'exemple le plus évident se situe au théâtre : chez Molière ou ses contemporains, nombreuses sont les pièces où l'intrigue avance grâce aux valets ou femmes de chambres, qui en savent souvent plus que leurs maîtres (qui sont aussi, en général, les personnages principaux), ou bien qui décident de prendre secrètement les choses en main.
 
     Les deux autres types de personnages, mineurs et figurants, même s'ils restent "en dehors" de l'intrigue, ont eux aussi quelque chose à importer à l'histoire. Même si on les connaît souvent moins que les autres, même s'ils sont moins travaillés, ils ne sont pas à négliger, bien au contraire. On l'a dit, ils contribuent à ajouter à votre fiction une ambiance et, surtout, un certain réalisme. Que le monde créé soit réaliste, fantastique, dystopique ou autre, on ne vit pas seul-e au milieu de rien. Il existe toujours autour de nous d'autres êtres vivants (ne nous arrêtons pas aux humains : dans l'une de mes histoires, l'héroïne étant aveugle, son chien Noé était un personnage secondaire très important!), plus ou moins proches de nous. Lyra C. témoigne en ce sens, et résume tout à fait ce que j'ai tenté d'expliquer plus haut : « Les personnages secondaires sont essentiels car sans eux, l'histoire paraîtrait vide et peu réaliste. Dans la réalité, nous connaissons plus ou moins plusieurs types de personnes qui n'agissent pas forcément sur notre vie, et c'est la même chose dans un récit. Le personnage principal gravite autour de tout un tas de personnages avec qui il communique parfois, qui n'ont pas toujours un réel impact sur l'histoire mais sans qui cette dernière paraîtrait bien morne. »
 
   Sauf quelques rares cas – et encore, j'en ai peu (pas?) croisé en littérature, le seul exemple qui me vient en tête serait le film Gravity – il est donc indispensable de créer, en plus du cadre spatio-temporel, une sorte de « cadre social et/ou vivant », tenu par les personnages secondaires sans réelle implication dans l'intrigue. Pour moi, ces deux types de cadres se soutiennent l'un l'autre pour créer une ambiance et/ou un univers. Un bon personnage secondaire, autant qu'une bonne description spatiale, plongera le lecteur dans votre imagination et dans la sienne. Lyra C. pense que c'est « la part d'ombre » des personnages secondaires qui nous permet ainsi de plonger dans l'imagination, que ce soit en tant qu'auteur ou que le lecteur : « Personnellement, que ce soit en écrivant ou au cours de mes lectures, j'ai toujours trouvé les personnages secondaires très intéressants. Ils sont là, ils soutiennent le récit à bout de bras mais on ne leur offre pas l'attention qu'ils méritent. C'est peut-être cette part d'ombre, le fait que l'on ne sache pas tout sur eux qui les rend si attrayants. Bien sûr, en tant qu'auteur, on a le droit de leur inventer toute une histoire si on le souhaite, mais on peut faire le choix de ne pas tout révéler aux lecteurs, et d'ainsi les laisser imaginer ce qu'ils veulent. »
 

   Dans son article (qui est très intéressant, n'hésitez pas à aller le lire !), T. Samoyault cite aussi Franz Kafka qui se concentre, lui aussi, dans son Journal, sur les personnage secondaires, soulignant à quel point ils l'intriguent : « Cette manière que j'ai de me mettre à la poursuite des personnages secondaires dont je lis la vie dans les romans, les pièces de théâtre, etc. Ce sentiment que j'en tire d'appartenir au même monde qu'eux! » Au même monde, oui, puisque le personnage secondaire est gardé loin de l'intrigue... comme le lecteur.
     En cette espèce d'attirance mystérieuse pour les personnages secondaires, extérieurs à l'histoire, un peu cachés sur le côté, on la retrouve dans beaucoup de fanfictions par exemple, dans lesquelles certains auteurs laissent libre-cours à leur imagination pour créer toute une histoire autour de personnages à la base secondaires. Et même sans aller jusque là, ces personnages suscitent du côté de lecteur – c'est mon cas en tous cas – beaucoup d'interrogations : on a souvent envie d'en savoir plus sur leur histoire, leur passé, on est curieux de mieux les connaître, parfois même en étant persuadé que ce sont eux qui possèdent « la clef » de l'histoire. Qui sont vraiment les parents adoptifs de Camille/Ewilan dans les séries éponymes, et la tante un peu tyrannique dans Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur ? Quelle relation entretenaient Pétuna et Lily Evans ? Je suppose que ce genre de questionnements, de capacité à créer une vie, à ajouter des détails à un personnage que l'on croise, est naturelle : « tout lecteur qui remarque un personnage, trouvant en lui matière à émotions, à rêverie ou à réflexions, lui refait don d'un peu de vie, si infime soit ce peu » (Sylvie Germain, dans Les personnages). Cependant, il semblerait que cette attitude soit exacerbée chez les personnages secondaires, car ceux-ci présentent plus de « liberté de man½uvre », plus de vide que le lecteur sera enclin à remplir grâce à son imagination et à sa réflexion.
    Un bon personnage principal serait-il donc juste assez mystérieux pour embarquer l'attention du lecteur et ainsi mieux le faire entrer dans l'intrigue et le monde que vous avez créés ? Il semblerait que oui. Et c'est autant un apport à l'histoire qu'à votre écriture.

 

 


→ L'apport à l'écriture
 

 


     Car en effet, c'est un art de distiller à peine assez de mystère pour attraper l'attention du lecteur et ne plus la laisser s'échapper des questions qu'il se pose et qui le pousseront dans les bras de votre écriture ! Le personnage secondaires (les « figurants » et les « mineurs » au moins) vous offrent donc un certain exercice d'écriture, qui est de doser l'information à donner au lecteur et, surtout, de bien l'amener pour qu'elle ne perde aucune miette de son intérêt.
 
   Quant aux personnages secondaires types « alliés/ennemis », c'est-à-dire ceux qui sont plus en lien avec le personnage principal et avec l'intrigue, ils vous permettront de travailler non seulement sur la construction d'un personnage – c'est loin d'être une chose évidente, avouons-le – mais aussi sur les relations entre les différents protagonistes. Car c'est aussi grâce à sa manière de parler, d'interagir avec ce qui l'entoure, que l'on comprend un personnage. Et qui de mieux que l'allié ou l'ennemi pour apprendre à construire et écrire toutes ces relations qui se nouent entre tous ceux qui gravitent autour de l'intrigue ?

 
→ L'apport au personnage principal
 
   Grâce à la large palette d'interactions, de dialogue et d'actions, et parce qu'il gravite autour du personnage principal, l'allié et l'ennemi permettent aussi de mieux construire le personnage principal. En effet, comme je l'ai dit plus haut, on apprend à connaître quelqu'un en partie grâce à la manière dont il interagit avec son entourage.
    Les personnages secondaires sont donc là aussi pour ça : ils ne gravitent pas seulement autour de l'intrigue, mais aussi autour du personnage principal, et il y a bien une (bonne) raison à cela. Reprenons l'exemple de Harry Potter : dans L'ordre du phénix, le fait qu'il envoie à peu près tout le monde bouler aide à construire une nouvelle facette du héros – il n'est plus un môme cool et gentil, mais un adolescent de base un peu buté et relativement stressé. Tout ça aide aussi à le rapprocher malgré nous du personnage de Voldemort, que l'on ne peut pas vraiment qualifier d'amical non plus. Bref, ce jeu permis par les différents personnages secondaires ajoutent un peu de profondeur à l'aspect « esprit torturé » de ce bon Harry, mais aident aussi à le voir « en miroir » du grand méchant. Ce n'est peut-être pas écrit de manière très subtile, mais je choisis justement cet exemple parce qu'il est tellement « gros » qu'il aide bien à comprendre le principe.
    Le second exemple assez représentatif est le Meursault de Camus (dans L'Étranger). C'est un personnage vraiment singulier et difficile à cerner, car la narration ne reflète aucune émotion. Et cette absence d'émotions qui caractérise le protagoniste est amplifiée par sa relation aux personnages secondaires, et ce dès les célèbres premières phrases du roman : « Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » On introduit dès le début un personnage secondaire (la mère) qui, selon les codes, devrait être quelqu'un d'important pour le personnage, d'autant plus qu'il l'appelle « maman ». Et pourtant, son interaction avec elle semble au point mort. On découvre ainsi un personnage qui n'énonce jamais que des faits, jamais des émotions, jusque dans des relations qui devraient être des plus intimes. Un autre passage qui reflète très bien cela est celui de la demande en mariage : « Le soir, Marie est venue me chercher et m'a demandé si je voulais me marier avec elle. J'ai dit que cela m'était égal et que nous pourrions le faire si elle le voulait. » Bref, tout cela souligne la singularité du personnage de Meursault et l'aspect dérangeant que cela implique. Même si les personnages secondaires n'agissent pas forcément directement, leur simple présence aident à construire l'identité du personnage principal.

 

 

 

Le personnage secondaire
 
   

 

 

    Une question demeure, cependant : comment construit-on le personnage secondaire ? En quoi cette construction diffère de celle des « autres personnages », en particulier du personnage principal qu'Elodye avait abordé ici ?
    Là encore, les méthodes seront variées, selon les auteurs, selon les histoires, selon les personnages. Beaucoup de facteurs extrêmement subjectifs rentrent en ligne de compte, si bien qu'il serait difficile – et bien dommage ! - d'établir une sorte de recette toute prête à l'emploi. Cependant, je vais tenter, à l'aide de témoignages, de vous apporter des pistes, notamment en comparant la construction du personnage secondaire à celle du personnage principal.
 
    Tout d'abord, Lyra C. nous explique que, pour elle, la construction du personnage secondaire implique moins de détails, moins de travail, que celle du personnage principal : « Contrairement aux personnages principaux, il n'est pas obligatoire d'inventer à un personnage secondaire un passé très détaillé ou une personnalité complexe et profonde, mais il faut tout de même lui créer un caractère propre sans quoi il semblera stéréotypé et cliché. On peut aussi se faire plaisir, peut-être plus qu'avec les personnages principaux, et rajouter des caractéristiques originales (mais toujours sans tomber dans le grotesque). On peut avoir nos chouchous... »
   Petite nuance d'importance cependant, et que j'approuve entièrement : il faut quand même présenter au lecteur des personnages secondaires (en tous cas pour ce qui est des alliés/ennemis) qui ont « un caractère propre ». Moins de détails ne veut pas dire tomber dans la facilité du personnage cliché ou peu attachant qui, dans tous les cas, deviendra invisible et donc sans intérêt, à la fois pour le lecteur, pour l'histoire, et dans votre écriture.


   Elodye complète cette vision, tout en ayant cependant une manière de faire un peu plus tournée vers le détails, moins dans la séparation entre personnage principal et secondaire – pour ce qui est de la construction, en tous cas : « Selon moi, les personnages secondaires ne sont pas à négliger dans la préparation d'un roman. J'ai pour habitude de faire des fiches personnages pour mes personnages principaux, avec toutes leurs caractéristiques, mais également pour mes personnages secondaires ! Je me base sur des choses très simples : leur identité, leur signe distinctif, leur première apparition et leur rôle. Dans mon roman dystopique WIRE, j'ai deux personnages principaux, deux personnages secondaires dits "Alliés" et deux personnages secondaires dites "Mineurs". Chacun de ces six personnages ont des fiches, plus ou moins remplies. Ce n'est pas parce que les personnages secondaires sont au second rang qu'il ne faut pas les penser dès le début.
En tant qu'auteur, je sais que ces personnages vont avoir un impact énorme dans ma façon d'écrire. Mes personnages principaux sont gentils et vont souvent faire ce que moi je ferais dans telle ou telle situation. Mais avoir des personnages secondaires, méchants ou gentils, me permet de m'exercer sur des comportements dont je n'ai pas l'habitude d'écrire ou que je ne pratique pas. Par exemple, si je dois écrire un passage sur mon méchant, je ne vais pas du tout l'écrire de la même façon que pour mon personnage principal, ect. Écrire un personnage secondaire est tout à fait autre chose qu'écrire un personnage principal et je pense que, au moins pour les alliés, avoir une idée précise du personnage est essentiel avant de l'écrire. »


     Effectivement, et Elodye le souligne très bien : le personnage secondaire est essentiel, comme nous l'avons vu tout au long de cet article – il ne faut donc pas faire passer le travail du caractère, du rôle, du physique, etc, au second plan ! En effet, ceux-ci permettent d'apporter un « plus » par rapport au personnage principal : une vision nouvelle, une façon d'agir différente, une perspective de plus... Il faut donc savoir construire cette touche de différence qu'il apporter – et cela implique d'avoir à côté de vous un personnage bien travaillé, vivant.
    On voit aussi qu'Elodye connaît parfaitement le rôle de ses personnages secondaires, puisqu'elle nous donne leur « classification » (alliés et mineurs), ce qui peut vraiment être un plus si vous préférez écrire au milieu d'un beau plan bien propre. Après, encore une fois, à chaque auteur sa ou ses manières de faire, certains s'en tireront très bien sans se demander un seul instant si Jean-Dylan est de type « Allié » ou de type « Mineur » !;)

    Dans ces deux témoignages, même si on distingue une légère divergence, on voit clairement que, si le personnage est dit « secondaire », sa construction et son écriture ne le sont pas ! Même si l'on peut se permettre d'en savoir moins sur lui que sur le personnage principal, il faut quand même prendre le temps d'en faire un personnage vivant, au même titre que ses collègues de papier (ou d'écran).
    D'ailleurs, il arrive qu'un bon personnage secondaire, en l'espace d'un long roman ou d'une série, soit si bien construit qu'il en vienne à prendre de plus en plus d'importance : sans pour autant remplacer le personnage principal, sa présence se fera sentir de plus en plus, ainsi que son rôle dans l'évolution de l'intrigue. L'un des exemples les plus flagrants dans la littérature grand-public récente, c'est Neville Londubat dans la série Harry Potter. Rappelez-vous de ce personnage au début : à la limite du figurant, il fait une seule apparition marquante dans le premier tome (lorsqu'il tente d'arrêter Harry, Ron et Hermione qui vont jouer les héros par peur de les voir faire perdre des points à Gryffondor) puis, par la suite, semble simplement se balader dans les couloirs de l'école, un peu comme cette personne qui fait partie des murs, qu'on croise souvent sans rien savoir sur elle. Il est là pour ajouter du détail à l'univers de Poudlard, pour augmenter le réalisme du monde d'Harry et pour créer une ambiance. Et puis, les héros vieillissant, il en vient à prendre une place et un rôle de plus en plus importants. Sa présence s'affirme au fil des romans, jusqu'à en devenir un protagoniste essentiel à l'intrigue. Et plus son personnage prend de place, plus on en apprend sur lui. Ce n'est évidemment qu'un exemple, et vous n'êtes pas obligé de donner autant d'espace à vos personnages secondaires pour montrer qu'ils sont « bien construits » (on ne s'en sortirait plus sinon!). Mais cela montre à nouveau que le personnage secondaire est loin d'être à négliger lors de sa construction...

 

 

 


    Pour conclure, on pourra se rappeler que la base des questionnements liés au personnages secondaires vient du fait que c'est une dénomination très large, qui regroupe non seulement des alliés ou ennemis, proches à la fois du personnage principal et de l'intrigue qui gravite autour de lui, mais aussi des personnages plus lointains, plus « en dehors », qui ont aussi leur utilité pour construire l'univers et le réalisme d'une écriture. C'est un type de personnages qu'il serait dommage de contourner dans l'écriture, car ils apportent beaucoup à différent niveaux, et son précieux pour l'imaginaire du lecteur. En bref : ne les négligez pas parce qu'ils sont classés « secondaires » !
 

 

 

 

Sources :
Les différents types de personnages secondaires, sur Edilivres 
La banlieue du roman : espace du personnage secondaire, T. Samoyault
Les personnages, Sylvie Germain.
Et vos témoignages !

 

 

 

 

Le personnage secondaire
 
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#Posté le mercredi 28 septembre 2016 07:45

Modifié le samedi 01 octobre 2016 04:50

Le personnage secondaire, Interview

Le personnage secondaire, Interview
L'interview de la deuxième thématique s'adresse à Karaya, auteur de Bad Distict. C'est d'ailleurs sur les personnages secondaires de cette fanfiction Justin Bieber que je l'ai interrogé et elle nous offre donc son point de vue fort intéressant.
En vous souhaitant une excellente lecture,
Elodye

 

 

 

 

Le personnage secondaire, Interview






 

Pourrais-tu te présenter et présenter ton histoire, Bad District, en quelques mots ?


Bien sûr. Karaya est mon nom de plume, comme tu t'en doutes, j'ai 19 ans et je suis étudiante en psychologie. Je suis passionnée par la lecture de thriller et de romans policiers et de romans signés Stephen King. Quant à Bad District... C'est une histoire qui retrace le combat de Justin Corson. Maltraité et victime d'abus sexuels, d'insultes et de coups toujours plus extrêmes, la vie de Justin est un véritable enfer. Cependant, sa vie commence à changer lorsqu'il aperçoit une lueur d'espoir en la personne d'Anavela Ramos.

Quelle est la définition que tu donnerais aux personnages secondaires ?

Les personnages secondaires sont là pour soutenir le personnage principal, influencer son caractère ou l'aider d'une quelconque façon. Ils sont aussi là pour rendre le récit plus réaliste, plus complet et le dynamiser.

Selon toi, quelle est la plus grande différence entre le personnage principal et le personnage secondaire ?

Selon moi, le personnage principal est la base d'une histoire : tout tourne autour de lui. Un personnage secondaire sera là pour le balancer, l'influencer. On pourrait le considérer comme un accompagnateur. 

Le personnage secondaire, Interview

Dans ton histoire, tu as plusieurs personnages secondaires. Pourrais-tu en choisir deux et nous les décrire ?

Je choisis Devin et Loïs, avec beaucoup d'hésitation, ceci dit. Je dirais que Devin et Loïs sont deux êtres profondément touchés par la vie, et malgré leur caractère et personnalité complètement différents, c'est ce qui les rend paradoxalement semblables. Devin est un être calme, posé avec un but précis qui lui tient profondément à c½ur et qui ne désire rien d'autre que construire une vie paisible. Et c'est ici que Loïs est totalement différente : elle est volatile, insouciante malgré son âge, exubérante et, à ses yeux, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue si on ne s'amuse pas un minimum.

Pourquoi tu as choisis ces personnages là plutôt que d'autres personnages secondaires ?

C'était compliqué, je l'avoue, ahah. Devin est particulier à mes yeux : c'est un des premiers personnages que j'ai créé et mis en scène dans l'univers de Bad District. Malgré son rôle de personnage secondaire, il est un personnage capital et important pour la suite de la fanfiction. Si j'ai choisi Loïs, c'est parce qu'elle est, à mes yeux, son exact opposé. Et c'est qui me plaît le plus chez ces deux personnages.

De quoi t'es-tu inspirée pour créer ces deux personnages ?

Pour créer Devin, et sur le plan physique, j'avoue m'être inspiré de plusieurs acteurs, en particulier Tyler Hoechlin et Joe Manganiello. Pour Loïs, Eva Green m'a beaucoup inspiré et j'ai gardé les traits principaux de son visage pour l'incarner. Sur le plan psychologique, Devin me ressemble légèrement. Je lui ai donné quelques traits de caractère qui me sont propres et j'ai développé sa personnalité à partir de ces traits. Pour Loïs, j'ai créé sa personnalité sur le tas, mais, maintenant que j'y pense, elle a assurément quelques traits de la personnalité de Paco Ramírez, un personnage que j'ai créé pour ma précédente fanfiction.

Tu m'as confié que tu n'avais pas développé complètement tes personnages secondaires. Pour quelle(s) raison(s) ?

D'abord parce que, malgré le fait qu'il y ait neuf chapitres, seulement quelques semaines se sont écoulées entre le premier chapitre et le neuvième. Quelques semaines pendant lesquelles l'intrigue était focalisée sur Anavela, Justin ou encore Milian et ne me permettait pas de développer mes personnages secondaires. Et aussi par choix. De cette façon, mes personnages secondaires sont relativement simplistes et je peux encore les développer comme je le veux.

Tes personnages secondaires sont peu nombreux dans Bad District. Peux-tu nous dire pour quelle raison tu n'as pas créé plus de personnages secondaires ?

Créer plus de personnages voudrait dire imaginer plus de physiques, plus de caractères, plus d'actions et de scènes pour eux. Seulement, plus de personnages secondaires seraient aussi prendre le risque de se mélanger les pinceaux et créer des incohérences.

Tu n'as jamais voulu prendre ce risque, justement, te mettre au défis de créer plus de personnages secondaires ?
 
Si, bien sûr, j'aimerais beaucoup créer énormément de personnages et les faire évoluer dans mon univers. Seulement, je connais mon style et mes méthodes de travail. Et, malheureusement, ces dernières ne me permettent pas de créer beaucoup de personnages. Je ne suis pas assez organisée pour créer une montagne de personnages secondaires... Je préfère donc en créer moins et bien les gérer qu'en créer une infinité et me mélanger les pinceaux. 


Dans ton histoire, y'a-t-il une hiérarchisation des personnages secondaires, certains plus importants que d'autres (alliés, personnages mineurs et figurants) ?

Honnêtement, avant de lire ta question, je n'y avais jamais réfléchi même si j'ai crée Pattie, Devin, Loïs et Jason comme des personnages avec une certaine importance pour Justin et Anavela. Donc, oui, je suppose qu'il y a une certaine hiérarchisation. 


Le personnage secondaire, Interview

As-tu d'autres histoires et si oui, comment construis-tu tes personnages secondaires dans chacune d'elles ? Est-ce un processus différent ou bien fais-tu quelque chose d'identique à chaque histoire ?

Oui, j'en ai une autre. Eh bien, pour être honnête, le processus est identique à chaque histoire : je créée mes personnages secondaires sur le tas. A part mes personnages principaux et la trame globale de l'histoire, je ne connais rien d'autre. Et, même si c'est trompeur, mon histoire avance de cette façon et mes personnages se développent peu à peu, au rythme de l'histoire.

Quelle relation entretien-tu avec tes personnages secondaires ?

Honnêtement, cela dépend de mes personnages. Par exemple, j'adore mettre en scène Devin. C'est un personnage que j'apprécie réellement et c'est sans doute un de mes personnages les plus simples, mais les plus intéressants. À l'instar, je n'apprécie pas réellement de mettre Jeremy, le père de Justin, en scène : son personnage ne suscite aucune émotion particulière chez moi...

Est-ce que tes personnages secondaires te posent problèmes parfois lorsque tu écris ?

Non, et heureusement ! Étant donné qu'ils sont peu développés dans mon histoire et comme je l'ai dit précédemment, leur personnalité reste relativement simpliste, je peux encore les développer et leur faire prendre la voie que je désire.

Qu'est-ce qu'un personnage secondaire apporte à une histoire selon toi ?

À mes yeux, ils rendent l'histoire plus réaliste, plus complète. Parfois, avec les interactions qu'ils échangent entre eux ou avec le(s) personnage(s) principal(aux), on apprend des choses ―essentielles ou non.

Selon toi, est-ce qu'un personnage secondaire est nécessaire au bon déroulement d'une histoire ?

Oui, sans aucune hésitation. Pour moi, un personnage secondaire est aussi bien utile aux lecteurs qu'à l'histoire, dans les sens où les personnages secondaires ont plusieurs rôles, qu'on adore ou qu'on déteste, ou parfois même les deux. Ils aident à la progression de l'histoire, servent à nuancer telle ou telle information et/ou trait de caractère, servent à faire pencher la balance, etc. Quant à leur utilité pour le lecteur... A défaut de s'identifier au personnage principal (ou aux personnages principaux), c'est le rôle qu'a parfois le personnage secondaire. 
 

Un personnage secondaire est-il forcément un allié du personnage principal ?

C'est souvent ce qu'il se passe, oui. De là à dire qu'un personnage secondaire est forcément un allié, non, je ne suis pas d'accord.

 

 

 


Le personnage secondaire, Interview
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#Posté le jeudi 29 septembre 2016 12:13

Modifié le vendredi 11 novembre 2016 04:16

L'Antagoniste

L'Antagoniste

Nous avons parlé des protagonistes, principaux ou secondaires, dans vos histoires. Mais que serait un protagoniste sans son opposé, l'antagoniste ? Petit rappel vocabulaire : l'antagoniste n'est pas forcément "le méchant" mais celui qui s'oppose à votre personnage principal, dans ses valeurs ou ses actions. Il se définit donc par rapport au protagoniste. Son importance varie (on va de la lutte acharnée comme entre Harry Potter et Voldemort à la simple gêne entre deux lycéens qui ne peuvent pas se supporter), mais il est en général essentiel car donne du corps non seulement au-x personnage-s principal-aux mais aussi au scénario et au réalisme de votre histoire (en effet, qui, dans la "vraie vie", est toujours d'accord avec tout le monde ?). Il pourra aussi jouer une grande importance dans l'évolution de votre personnage principal, ou évoluer lui-même de manière intéressante.

Quel(s) rôle(s)leur donner ? Comment construire l'opposition sans tomber dans le cliché ou l'exagération ? Comment les incorporer au récit, à l'intrigue ? Pourquoi sont-ils essentiels ?

L'Antagoniste

ANTAGONISTE, MAIS PAS MÉCHANT

Tout d'abord, redéfinissons ce qu'est exactement un antagoniste. L'antagoniste, selon son étymologie, signifie « opposant », « rival » et c'est là-dessus que nous devons nous baser en premier lieu. C'est un personnage, un groupe, une institution, un monde qui va avoir pour but de desservir le protagoniste ou le personnage principal. Il s'y oppose en ses valeurs, en ses actes, et va bien souvent être un obstacle aux objectifs du personnage principal. Cet élément va à l'encontre du héros, lui mettra des bâtons dans les roues, l'empêchera d'accomplir sa destinée à un moment ou à un autre du roman.

Nous avons tendance à confondre antagoniste et méchant car l'antagoniste est un ennemi du protagoniste. Néanmoins, ce sont deux personnages différents qui n'ont pas le même rôle et la même relation avec le personnage principal. Dans la vraie vie, il y a des conflits entre des personnes et c'est exactement pareil dans un roman. Pour prendre un exemple, dans Harry Potter, Voldemort est le grand méchant de l'histoire et va l'être pendant les sept tomes. Il est l'antagoniste de Harry également mais je dirais, pas le principal, puisque les deux personnages sont assez ressemblants. En réalité, c'est plutôt Drago Malefoy qui tient ce rôle puisqu'il va être le premier ennemi de Harry dès leur rencontre et va lui faire obstacle plus d'une fois. Il va ensuite être rejoint par l'association des Mangemorts au fils des tomes qui deviendront des antagonistes également.

Mais attention, je ne dis pas qu'un antagoniste ne peut pas être le méchant. Dans de nombreuses histoires aujourd'hui, ces deux personnages ne font qu'un (dans le film d'animation, Les Indestructibles, Syndrome est à la fois l'antagoniste de M. Indestructible et le méchant de l'histoire).


L'OPPOSITION AU PROTAGONISTE

Donc, maintenant que nous avons redéfini ce qu'est un antagoniste, posons-nous les questions suivantes : qu'est-ce qui fait que cet élément est une parfaite opposition avec notre protagoniste ? Que représentent-ils l'un pour l'autre ?

Partons directement sur un exemple concret : Charles-Xavier et Magnéto dans les films X-Men. A la base, ces deux personnages sont de grands amis avec un but commun : que les mutants puissent vivre en paix. Cependant, ils n'ont pas du tout la même vision des choses et chacun finit par prendre sa propre voie : Charles-Xavier souhaite apprendre aux mutants à contrôler leurs pouvoirs tandis que Magnéto préfère mener une révolution.

Grâce à cet exemple, nous avons une rivalité importante portée sur le même objectif. Chacun pense avoir la bonne solution et nous, lecteur ou téléspectateur, nous pensons que Charles-Xavier détient la solution car nous connaissons l'histoire de son point de vue. Ce qui commence à changer avec l'arrivée des nouveaux films X-Men qui ont l'air plus centrés sur les deux côtés opposés. Chacun à ses propres motivations, mais qui a la bonne méthode finalement ?

Plus globalement, pour le protagoniste comme l'antagoniste, chacun représentera un obstacle à franchir pour atteindre son objectif. Dans les deux cas, ils se nuisent l'un à l'autre car n'ont pas la même vision des choses et sont donc sans cesse en conflit.

Mais là encore, cela n'est pas synonyme de méchant puisque pour moi, Magnéto n'est pas un grand méchant et nous le voyons lors des différents films : il ne se bat pas forcément contre Charles-Xavier. Cela dépend beaucoup du point de vue que le réalisateur ou l'auteur choisit. Comme le dit Tiphs dans son interview, « les romans mettant en scènes des connard* [...] sont assez rares, mais ils existent ».


L'Antagoniste

UNE HISTOIRE CRÉDIBLE, MAIS PAS CLICHÉ

Dans de nombreuses histoires, les méchants ou les antagonistes sont motivés par des traumatismes liés à l'enfance (Voldemort qui pense avoir été abandonné par son père, Syndrome rejeté par M. Indestructible ou encore, Magnéto qui a vécu en camp de concentration). Cela peut faire de très bons méchants, mais cela devient également un peu redondant. Je ne dis pas que ce n'est pas une bonne façon de créer son personnage opposé à son protagoniste, mais qu'il ne faut pas s'y résoudre à chaque fois.

Amener une réflexion sur l'antagoniste va rendre vrai votre récit. Dans la vraie vie, comme je l'ai dit au début de cet article, nous avons tous eu des antagonistes et pourtant, ils nous ont pas fait du mal parce que leur mère les a giflé devant toute l'école. Ils étaient juste en opposition avec ce que nous étions. Drago a essayé de s'allier à Harry et dès lors que ce dernier a refusé, ils sont devenus rivaux. Mais imaginez : si Harry avait accepté d'être ami avec Drago, peut-être qu'Hermione et Ron seraient les antagonistes de Harry. Ce que je veux dire, c'est que l'antagoniste n'a pas besoin d'avoir des antécédents marquants, il peut simplement être en rivalité avec le personnage principal parce qu'il le jalouse ou parce qu'il l'énerve.

UNE MOTIVATION A TOUTE EPREUVE

L'antagoniste a très souvent une détermination sans faille. J'ai fait pas mal de recherche concernant l'antagoniste (je vous mets les liens des articles référents en bas de l'article) et je suis souvent retombée sur cette caractéristique. Quoi qu'il arrive, l'antagoniste fera tout pour arriver à ses fins. Son objectif est ce qui fait qu'il est lui, ce qui le caractérise, ce qui va le motiver jusqu'à la fin de ses jours s'il le faut. Il s'y accroche, quitte à mourir s'il peut l'atteindre de cette façon.

Magnéto est prêt à tout pour que les mutants soient libres. Drago souhaite marcher dans les pas de son père. Aucun argument, aucune personne ne pourra les convaincre qu'ils font le mauvais choix (ou le bon, puisque finalement, nous ne savons pas toujours qui a la bonne réponse). L'antagoniste ne doute jamais, contrairement à son rival qui lui, passera son temps à se poser les questions concernant son objectif en pensant parfois même à abandonner. L'antagoniste ne pensera jamais à abandonner et s'il y pense alors, c'est qu'il n'est pas loin d'avoir perdu sa bataille.

Il ne peut pas y avoir de demi-mesures avec ce personnage : c'est soit il gagne, soit il perd, mais il ne changera pas sa position, il ne se convaincra pas que ses actions ne sont peut-être pas la bonne solution et il ne se remettra jamais en question. Dans le cas de Magnéto, il n'hésite pas, il essaye même de faire comprendre ses propres motivations à Charles-Xavier qui les réfute.

FORCES ET FAIBLESSES

L'antagoniste est plus fort que le protagoniste, c'est indéniable. Mais ce n'est pas forcément une force physique : il a de grands moyens, est souvent bien entouré et a souvent de la suite dans ses idées. Il faut que le lecteur imagine qu'il puisse gagner à la fin et pour cela, l'auteur lui donne des compétences que le protagoniste n'aura pas. Alors que ce dernier est plongé dans l'aventure du jour au lendemain, l'antagoniste y baigne depuis toujours et connaît tout ce qui l'entoure. Harry se retrouve propulsé à Poudlard tandis que Drago en entend parler depuis sa naissance. Si nous regardons bien le comportement de Drago, nous voyons qu'il a toujours des acolytes qui le suivent partout (Crabbe, Goyle, Pansy, Blaise), qu'il a de l'argent grâce à la fortune de ses parents et que malgré son caractère détestable, il sait où il va dès le premier tome : il veut être aussi puissant que son père. Tout ne se passe pas comme prévu et il finit par perdre, mais c'est ce qui le caractérise.

L'antagoniste a donc ces différentes forces, mais il a également des faiblesses. On a déjà parler de la
première, celle de ne jamais lâcher de vu son objectif, quoi qu'il lui en coûte. C'est parfois ce qui peut lui coûter la victoire, justement, ou même la vie.

Je vais prendre l'exemple des personnages qui ont été traumatisés dans leur enfance : ils sont rongés par leur passé, ils ne tirent pas leurs forces de cette expérience douloureuse contrairement au protagoniste. Magnéto est traumatisé par le fait qu'il ait été envoyé en camp de concentration puis parce que sa famille a été tuée. Il ne s'en remet pas et se sert de ces expériences comme d'une motivation, sauf qu'à chaque fois, il est rongé par ce qu'il s'est passé. Il ne se relève pas de ces événements, contrairement au héros qui va avancer avec ces épreuves. Il n'évoluera pas par rapport à cela et c'est ce qui fait sa plus grande faiblesse.

L'Antagoniste
MENACE ET OBSTACLE AU PROTAGONISTE

Tout d'abord, comme je l'ai déjà dit, l'antagoniste n'est pas forcément un personnage physique : il peut être un groupe de personnes comme un monde. Si un protagoniste se retrouve dans un monde qui lui est hostile alors, le monde lui-même sera son antagoniste. Souvenez-vous : l'antagoniste peut prendre bien des formes du moment qu'il est en opposition au personnage principal, qu'il l'empêche d'arriver à ses fins. Les arènes des Hunger Games peuvent être vu comme des antagonistes de Katniss car elles vont l'empêcher d'accéder à la victoire, à un moment ou à un autre, et sont des milieux hostiles au personnage principal. Dans ces romans, la société aussi est l'antagoniste de Katniss car elle ne reflète pas ce qu'elle pense. Elle va dans le sens inverse de ses convictions et Katniss va tenter de la défaire pour instaurer la liberté.

Comme vous le voyez, bien que souvent représenté par une personne physique, l'antagoniste est un adversaire au sens large. A partir du moment où il est en confrontation avec le personnage principal alors, ce sera un antagoniste. Vous pouvez donc en avoir plusieurs ! Les antagonistes de Harry sont Voldemort, Drago, Rogue, les Mangemorts et sont répartis sur différents niveaux, du grand méchant aux personnes qui voudront l'arrêter dans son entreprise de tuer Voldemort en passant par celui qui se moque de lui sans cesse et du professeur qui le déteste. Ne vous cantonnez pas qu'à un seul personnage opposé à votre héros : en avoir plusieurs vous permettra de diversifier votre récit et de rendre votre histoire réelle et crédible.

SON RAPPORT AU LECTEUR

Dans les exemples que j'ai pu citer – et dans ceux qui vous sont venus en tête en lisant cet article – vous avez forcément un antagoniste que vous aimez. Et c'est normal. Aujourd'hui, certains antagonistes sont très charismatiques et les lecteurs seront inspirés par leurs histoires. Comme beaucoup, j'ai adoré Drago car il évolue, même s'il échoue. J'adore le personnage de Magnéto même s'il fait des erreurs. Il se peut même qu'on en vienne à les aimer plus que les protagonistes eux-même ! Mais pourquoi ?

J'ai posé la question à Elena qui m'a avoué que, sauf exceptions, le personnage principal n'est pas son personnage préféré : « je le trouve niais, un peu ennuyeux, prévisible. Alors que l'antagoniste a souvent beaucoup plus de charisme : comment ne pas l'apprécier ?

« Et puis, il est souvent souvent plus mystérieux que le protagoniste (vu que c'est le protagoniste qui est au "centre" du roman, on en sait forcément plus sur lui), et c'est aussi ce qui accroche le lecteur : on veut comprendre ce personnage un peu dans l'ombre, percer ses mystères, on le trouve plus complexe donc plus intéressant (coucou Rogue !). » Je suis totalement d'accord avec cela : nous savons tout sur le personnage principal, mais on en apprend plus sur l'antagoniste au fil du temps. L'histoire de Rogue, comme le disait Elena, on ne l'apprend que dans le dernier tome et c'est alors que beaucoup de personnes ont adoré ce personnage (ce qui n'est pas mon cas, je le trouve toujours autant exécrable, pardonnez-moi!)

Elena ajoute, pour terminer cet article : « Je pense aussi que, comme lire un roman touche à l'imaginaire, l'inconscient se "déchaîne" un peu dans ce qu'il ne peut pas faire ou penser dans la vraie vie (ici, je parle du cas où l'antagoniste est le méchant). C'est peut-être une analyse psychologique de comptoir, mais quand je constate le nombre de gens qui se disent "Serpentards" alors que les membre de cette maison ne sont ni sympathiques, ni vraiment charismatiques, qu'ils ne possèdent pas ce mystère, cette complexité qui caractérisent d'autres antagonistes très accrocheurs, je me dis qu'il y a une sorte de plaisir à se prêter au jeu du méchant (et moi la première hein ! Je trouve ça plutôt marrant de pouvoir se la jouer un peu aristocrate dédaigneux genre "je sais tout et je mets tout en ½uvre pour parvenir à mes moyens''). C'est simplement bien plus palpitant de s'identifier à ça qu'au pauvre Harry torturé et toujours gentil avec tout le monde ! »


Comme vous l'aurez compris, l'antagoniste est un personnage emblématique de votre histoire. Qu'il soit le grand méchant, un personnage sans nom appartenant à un groupe, une entité, il est important pour que le lecteur soit intrigué. Le protagoniste ne peut pas tout réussir du premier coup, il doit faire face à des obstacles, des événements qui le feront douter et souvent, c'est à l'antagoniste de se charger de cela.

Ces éléments sont des bases pour vous aider à créer des rivaux, mais n'oubliez pas, les règles sont faites pour êtres brisées.

Sources : Le Codex de Génération Ecriture | Ostramus | Kit de survie du scénariste, de Gildas Jaffrennou

L'Antagoniste
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#Posté le mardi 01 novembre 2016 09:41

Modifié le mardi 01 novembre 2016 10:43

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    Création : 27/06/2016 à 10:08 Mise à jour : 06/02/2020 à 06:26

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